mardi 20 mars 2007

Jour 6

Pas ce soir, j'ai mal à la tête. Le cadre financier de l'ADQ? Bof... pas grand chose à dire que les économistes n'auront pas dit. Pour arriver à équilibrer son budget, Dumont devra couper dans le gras inexistant ou presque, malgré ce que tout le monde pense. Et puis, la réalité, c'est que les coûts de système en éducation et en santé sont exponentiels. Difficile de les contenir, à moins de couper sérieusement dans la chair vive. Et ce n'est pas l'abolition des commissions scolaires qui réinjectera suffisamment d'argent pour palier au reste. Mais soyons honnêtes: depuis quand l'électeur vote pour un cadre financier? S'il y en a un, et qu'il lit ce blogue, je le prie de m'envoyer ses coordonnées. Je lui ferai parvenir le recueil de ces textes, autographié. :-)

Petite analyse à 5¢: il doit y avoir des conservateurs au Québec qui commencent à trouver que l'ADQ se colle d'un peu trop près . Là ou les luttes à trois sont réelles, l'ADQ pige généralement dans la clientèle du PLQ, moins dans celle du PQ, ce qui pourrait permettre de laisser passer le PQ et de faire en sorte que le 27 au matin, ce soit un gouvernement minoritaire péquiste qui se retrouve au pouvoir. Ce qui serait très très très inconfortable pour Stephen Harper dans le reste du Canada. Après avoir tant donné d'argent et démontrer tant d'ouverture envers le Québec (l'Unesco, le concept de la nation, etc...), le ROC ne lui pardonnerait pas facilement cette situation. Certes, les conservateurs gagneraient des sièges au Québec (ou du moins on peut le présumer, les programmes et les clientèles étant sensiblement de la même mouture), mais en perdraient dans l'ouest et en Ontario, avec pour résultat de demeurer au mieux un gouvernement minoritaire, et au pire, de retrouver les banquettes de l'opposition. Bref, on commence à sentir une certaine inquiétude. Comme le faisait remarquer Pedro, qui a laissé un commentaire en début de campagne, bien des conservateurs québécois n'ont pas pardonné à Jean Charest d'avoir abandonné le navire pour passer au PLQ. Sur le terrains, plusieurs militants ont préféré donner leur temps à l'ADQ. Mais plus l'engouement envers le parti de Dumont se maintient, plus la réalité commence à chanter une autre chanson. Dans les faits, comment cela se traduira-t-il? Y aura-t-il un mot d'ordre de mettre la machine à off? De voter pour le PLQ, même en se bouchant le nez?

Enfin, pour Edouard, le nerf de la guerre, suite.

Vous avez sans doute vu la publicité du DGEQ invitant les gens à postuler pour travailler, contre rémunération, le jour du vote? Traditionnellement, les deux partis ayant remporté le plus grand nombre de voix dans un comté fournissent au directeur des élections une liste de bénévoles qu'on veut récompenser par une job "payante". Le parti au pouvoir a donc la job la mieux payée, et le parti arrivé deuxième, la job la moins payée. Enfin, les deux autres personnes assises à la table ou on vous remet votre bulletin de vote après avoir rayé votre nom de la liste sont de purs bénévoles, non rémunérés. Dans certains comtés, ou les majorités sont écrasantes en faveur d'un parti, il arrive que les 4 personnes soient des sympathisantes du même parti.

Le nerf de la guerre, c'est le lunch. J'ai vu, de mes yeux vu, des "militants" magasiner leur affiliation pour cette journée après avoir fait le tour des comités électoraux pour s'informer de ce qui serait au menu pour le dîner et le souper. Parce que les partis "riches" fournissent les deux repas. Un bon organisateur se sera gardé des sous pour payer des boîtes à lunch le midi (dans certains comtés, on fait affaire avec des traiteurs), et du poulet "dringdringdring" pour le soir. J'ai même déjà eu au téléphone une dame qui faisait de la surenchère, en m'indiquant qu'elle prendrait notre lunch le midi mais qu'elle changerait de côté de table pour le soir, le candidat de l'autre parti offrant des sushis. C'est vrai pour la journée du vote, mais c'est aussi vrai pour toute la campagne: tous les organisateurs pourront vous raconter que les jours ou on fournissait des sous-marins plutôt que des p'tites sandwiches pas de croûte, le nombre de bénévoles augmentaient en flèche. Même histoire quand madame Tremblay (nom fictif, évidemment) apportait le mercredi ses biscuits maison au gingembre.

Mais pourquoi ces gens sont-ils importants? Suite demain...

Citation du jour: L'élection de l'ADQ serait «une catastrophe», prévient la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, qui conjure ses membres «d'y penser à deux et trois fois» avant de donner leur vote à Mario Dumont. (tiré d'un article de Katia Gagnon, sur Cyberpresse). Ma p'tite madame Carbonneau, vous arrivez en retard: y'a un candidat adéquiste au Saguenay qui l'a dit. La vague de l'ADQ sera un tsunami qui emportera le Québec. C'est pas assez catastrophique pour vous, ça??

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Pathétique, l'histoire de bouffe. Tout ça pour avoir le bonheur de dévorer des gras trans(e?).

Aïe...

Je lis ton blogue en commençant par le billet le plus récent. J'espère que tu ne le feras pas disparaitre après les élections, pour que les gens puissent venir se remémorer.....

Gorge profonde a dit...

@zed blog: ouais, tout ça pour ça. Pathétique mais rigoureusement vrai.

Je n'ai pas pris de décision quant à la pérénité de ce journal de campagne. J'ai l'intention de le laisser ouvert jusqu'au 1er avril, question de recueillir les commentaires décantés sur les résultats. Ensuite? On verra.