dimanche 4 mars 2007

Jour 22

Ça y est. LE vrai gros mot a été lâché. Panique.

Il faut avoir fait des campagnes électorales à la permanence d'un parti pour connaître ce sentiment, à mi-chemin entre l'hystérie et le désespoir. Quand le matin, à l'arrivée, y'a plus personne d'inspiré pour pondre la ligne du jour, quand même le GO (tous les partis ont un Gentil Organisateur, en chef ou désigné pour maintenir le moral des troupes...) ne sourit presque plus. La panique, c'est quand les sondages internes, comté après comté, sont encore pires que ceux publiés dans les journaux. La panique, c'est quand le responsable de la tournée n'arrive plus que difficilement à trouver des destinations pour le chef. C'est quand la dame responsable des bénévoles vous dit que les comités électoraux sont à moitié vide, soir après soir. C'est quand vous arrivez à la permanence et qu'un inhabituel silence accompagne le bruit des journaux que l'on lit en prenant le 12e café - et il n'est que 7h45. Quant le moindre reportage à la télé vous semble négatif, que le téléphone sonne et que la personne au bout du fil vous demande l'impossible et qu'au fin fond, vous voulez retourner vous coucher. La désespoir, c'est un article de l'Actualité qui arrive sur votre bureau, sans un mot, relatant une conversation entre deux fonctionnaires. Vous fermez les yeux. Vous savez.

La panique, elle est interne. Elle n'est pas commandée par un recul de 2 points dans les sondages, ou parce que l'adversaire vous dit que vous paniquez. La panique, dans un contexte électoral, c'est comme un virus qui se propage et dont vous n'arrivez pas à vous débarrasser.

Ce n'est pas ce que je vois à l'heure actuelle. Ni au PQ, même s'il y aurait peut-être lieu de s'inquiéter. Ni au PLQ, qui a encore suffisamment d'avance pour espérer former un gouvernement minoritaire.

D'ailleurs, je viens d'écouter André Boisclair à TLMP. Il a retrouvé son souffle, on dirait. Il joue moins faux. Pas encore tout à fait dans le registre d'un PM en puissance, mais plus du tout la bête traquée qu'il semblait être devenu depuis quelques mois. N'empêche, le climat à la permanence du PQ doit être lourd. Mais ce n'est pas encore la panique. Du moins, je ne le pense pas.

Le pire, c'est qu'en bout de piste, perd ou gagne, on y a donné toute son énergie. Et si la victoire donne des ailes, la défaite est une pente qui est longue à remonter.

Citation du jour: «Tout ce qui se dit ailleurs est une position personnelle.»
Mario Dumont, à propos des déclarations d'un de ses candidats en faveur de l'abolition le registre des armes à feu. (tiré de Cyberpresse).
Et la somme des positions personnelles donne un programme de parti???? Waiter, 2 autres bières!

Aucun commentaire: