Cynisme, quand tu nous tiens! On m'a demandé, ce matin, si je croyais que le 48 secondes de silence d'André Boisclair été "stagé". Un chroniqueur se demandait si le lapsus de Jean Charest était volontaire, et toute l'histoire autour une manière de faire passer un message indirect sur le "trou noir" de l'après-référendum. Parlez-en en bien, parlez-en en mal mais parlez-en, vous voyez le genre?
Bien sûr, les campagnes électorales se font à partir de stratégies politiques de communications. Une campagne électorale, c'est comme une partie d'échec de haute voltige. J'avance mon pion, tu prends ma reine, je t'échec-et-mat! Les émotions, réelles, sont rares. Mais elles existent. Il y a même parfois des moments de grâce.
En pleine campagne électorale, alors que les "douces" marchaient dans les rues, j'ai vu un premier ministre accepter de prendre, en privé, quelques minutes d'un horaire chargé pour rencontrer une très jeune femme, atteinte d'un cancer en phase terminale, et dont le souhait le plus cher était de pouvoir faire autographier le livre qu'il avait écrit des années auparavant. Il a fallu convaincre l'entourage, mais c'est le premier ministre lui-même qui a mis fin à leurs tergiversations en entrant dans la petite pièce à côté de la salle de conférence de presse.
Alors que dehors, les "douces" scandaient des slogans antigouvernementaux, alors que le bruit était assourdissant, un premier ministre s'est doucement assis près de cette jeune femme frêle, aux yeux trop grands dans un visage trop mince, des yeux brillants d'émotion. Le silence s'est fait et nous avons quitté la pièce, les laissant seuls. Les quelques minutes sont devenues une demie-heure, et quand le premier ministre a finalement quitté, il nous a remercié de lui avoir permis de rencontrer quelqu'un qui lui avait donné l'énergie de continuer cette campagne difficile. L'émotion, tant chez-lui que parmi nous tous, était vraie et palpable. L'autobus de campagne est reparti, en retard. L'interlude de la vraie vie était terminé, the show must go on mesdames et messieurs!
Des années plus tard, je veux croire qu'une telle rencontre serait encore possible et que les faiseurs d'image n'ont pas gommé l'humain qui existe dans chaque candidat à une élection...
Citation du jour: «La notoriété de Reid lui donne un avantage. Mais je suis confiant de l'emporter. À mon avis, la campagne n'est pas vraiment commencée. L'intérêt des gens n'est pas très grand pour le moment», soutient M. Breton (candidat péquiste) (tiré de Cyberpresse, article de Jean-François Gagnon).
Heu... si dans Orford, la campagne n'est pas vraiment commencée, faudrait peut-être leur dire que le vote est le 26 mars? Ou alors, on nous a menti depuis des mois en parlant de la mobilisation des citoyens? De kossé, m'sieur chose???
mercredi 7 mars 2007
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