lundi 5 mars 2007

Jour 21

Du sable dans l'engrenage, c'est ce qu'avait l'air de se dire Mario Dumont devant les déclarations de son candidat "Extrêmement" délicat et modéré sur l'équité salariale et autres cossins comme la violence conjugale. Et quand on commence à faire la comparaison avec les dérapages des candidats de Harper en 2004, qui lui avaient coûté la victoire, c'est qu'on parle d'un gros grain de sable. Dans le genre caillou dans la sandale qui enlève tout le plaisir de la marche sur le bord de la mer, fusse-t-elle aussi belle que sur la Côte-Nord.

Etre Charest, je ne pavoiserais pas trop cependant. Beaucoup de ses candidats en sont également à leur première expérience, et personne n'est à l'abri de ce genre de déclaration fracassante. Souvenez-vous de Pierre Arcand... C'est pour ça, entre autres, que les candidats vedettes, avant d'être confirmés et présentés à la presse, sont souvent testés sur le "hot seat", espèce de scrum improvisé qui sert à harceler par des questions un individu qui, même s'il est une vedette dans son milieu, n'est pas nécessairement habile à répondre aux journalistes. J'ai vu des candidats comparer, dans la même phrase, Jacques Parizeau et Hitler... et la comparaison n'était pas voulue, je le jure. J'ai vu des candidats souligner le magnifique travail fait par le parti adverse... J'ai vu des candidats soutenir une chose et son contraire, et du même souffle, plaider la cohérence. J'ai vu des candidats perdre complètement leur sang-froid.

Tout ceux-là, on doit les encadrer sérieusement. On leur fourni des "nounous", des gens expérimentés tant au plan politique qu'avec les média. Souvent des anciens attachés de presse, qui les suivent pas à pas. Qui leur mâchent la ligne du jour, qui les empêchent de s'approcher de trop près du précipice de la déclaration qui tue. Qui peuvent, parce qu'ils connaissent bien les journalistes parlementaires, essayer de réparer les pots cassés ou atténuer les propos cités "hors contextes". D'autres sont nés prudents, et maîtrisent admirablement l'art de ne rien dire. C'est incroyable quel point on peut vite développer le syndrome de la langue de bois.

Peu ont le sens inné du "clip", de la phrase qui fait image et qui reste. Ceux-là sont promis à un bel avenir. Avec ou sans caillou dans la chaussure.

Citation du jour: «La souveraineté du Québec ne fera pas pousser les arbres plus vite», mais elle permettrait d'adopter des politiques cohérentes, «sans qu'on ait toujours, «maudit», à les faire ces négociations à Ottawa, comme si Ottawa nous faisait des cadeaux» André Boiclair.

Je ne voudrais pas qu'on m'accuse, moi aussi, d'ignorer le chef du PQ. Et cette citation, je la trouve délicieuse. Non, la souveraineté ne fera pas pousser les arbres plus vite, ni venter moins fort. Le fédéralisme non plus, d'ailleurs. Les seuls qui sont crédibles, en ce domaine, ce sont les verts. Et Richard Desjardins!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La Fouine

C'est la semaine des looses cannon. L'ADQ a son radio XTREM pendant que Jean Charest doit défendre une de ses candidates. alors Pendant ce temps les médias ne parlent pas de la ligne de la semiane, autant de munitions de perdues pour ces deux chefs. À qui le tour pour les jours à venir?