samedi 10 mars 2007

Jour 16

Il faut une bonne dose de cynisme et d'idéalisme, voire de naïveté pour faire de la politique. Que ce soit comme candidat, ou parmi le personnel politique. En fait, pour être franc, on y entre naïf et on en ressort cynique.

A ce point de la campagne, alors que les chefs et leur entourage se préparent pour le combat/débat de mardi soir, les candidats participent à quelques activités dans leur comté. A proscrire, donner des entrevues de fond qui pourraient embarrasser le chef (à cet égard, Mario Dumont a vite appris la leçon: le tata a été congédié en moins de temps qu'il en faut pour dire hijab!). Et on doit supputer fort, dans les organisations locales, sur l'issue du débat, surtout après la lecture du CROP de ce matin. Je vous fais ma première prédiction de la campagne: ils seront tous gagnants après le débat! Si, si, je vous le jure. Je n'ai pas vu les lignes de presse qui seront préparées par les partis, mais elles tourneront toutes autour du fait que leur chef a eu le dessus, la "ligne qui tue", ou alors l'argument massue. Vous m'en reparlerez mercredi, tiens.

Mais secrètement, il y a des candidats qui doivent se demander dans quel bateau ils ont embarqué. Certains parce qu'ils se savaient "potiche" ou "poteau" - un candidat qui n'a aucune chance de se faire élire, mais qui le fait pour ne pas laisser d'espace vide à côté du nom de son parti sur le bulletin de vote - donc, ceux-là qui tout d'un coup se voient peut-être député et qui ne veulent pas. Ça arrive, vous savez. Un candidat qui se présentait dans un comté fédéral perdu s'est retrouvé, à son corps défendant, député aux lendemains d'une élection, et s'est présenté à l'Assemblée nationale du Québec pour son assermentation. Il a fallu lui expliquer que la Chambre des communes, c'est à Ottawa...

D'autres, qui se voyaient députés, doivent commencer à réaliser que les chances non seulement sont minces, mais qu'ils se retrouveront, le 27 au matin, à la tête d'une équipe décimée, cherchant désespérément des volontaires pour aller enlever leurs pancartes.

D'autres enfin, gros égos parmi les gros égos, voient s'éloigner la limousine ministérielle. Et je parle pas que des actuels ministres du gouvernement Charest. Y'en a tout plein, dans tous les partis (bon, excluons QS et les verts, ils sont quand même un peu réalistes), qui se voyaient déjà à la table du cabinet. Ceux-là trouveront le mois d'avril long et pénible. A moins qu'ils fassent le saut au fédéral, parce que celle-là s'en vient tout de suite après, parole de Gorge profonde!



Citation du jour: «C'est comme un peu toutes les autres campagnes (électorales), ça parle beaucoup, mais on ne va pas en profondeur. C'est assez désolant.» Jacques Proulx, président de Solidarité rurale (tiré de Cyberpresse). Rien à rajouter. Il a tout à fait raison.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Mais qui est donc ce député qui s'est fourvoyé de parlement... Franchement ça mérite d'être su.

Maxime a dit...

Je ne pense qu'au député conservateur de Lévis, Steven Blaney. Candidat de poteau, il est devenu du jour au lendemain député fédéral en 2004 après la vague. Même lui ne s'y attendait pas.

D'ailleurs, j'ai l'impression que trop de députés adéquistes se retrouveront dans cette situation le 27 mars.

Gorge profonde a dit...

@ Anonyme: par charité chrétienne, je tairai le nom de ce pauvre monsieur. Mais il a été élu avec la vague conservatrice de 84. Il a par ailleurs été un bon député, apprécié dans son comté mais fort effacé en chambre.