lundi 12 mars 2007

Jour 14

C'est demain le grand soir. Mais au-delà des chefs, dont on connaît maintenant à peu près tous les secrets de préparation, l'élément le plus fascinant, ce sont les "spin doctors", ceux qui tenteront d'influencer la perception des médias et du public suite à la performance de leur poulain.

Dans l'ancien temps, lire à l'époque pré-blackberry, la préparation des "spins doctors" égalaient celle des candidats, mais en accéléré. Elle se faisait pendant le débat alors que fébrilement, on prend des notes, on teste quelques lignes avec l'entourage, on écoute les premiers commentaires des analystes pour rectifier le tir et on envoie quelques gros noms du parti parler aux journalistes. Traditionnellement, les "spins doctors" sont des candidats vedettes, ou alors les gens qui sont responsables des communications, à l'exception des attachés de presse, trop occupés à gérer le traffic. Ce sont souvent des ministres pour le parti au pouvoir, ministres reconnus pour leurs liens conviviaux avec la presse parlementaire. Bref, tout se faisait en vase clos, dans les coulisses du débat, et le tout ne dure que quelques heures. Pas pour rien que les chefs font leurs points de presse un peu plus tard. Il faut avoir laissé le "spin doctor" faire son travail.

Depuis l'avénement du blackberry, la dynamique s'est quelque peu modifiée. Toute personne ayant un certain jugement et un brin de sens politique peu être aidante, peu importe sa localisation. Par exemple, au dernier débat fédéral, un copain "spin doctor" m'a rejoint sur mon bb pour me demander quelle serait la ligne à utiliser pour son patron. J'ai répondu, bien que je ne fasse plus de politique active depuis un bout. Mais un copain reste un copain, même si on a pas voté pour son parti. J'avoue une certaine satisfaction à l'avoir lue, texto, dans le journal du lendemain...

J'imagine que demain soir, les bb surchaufferont et que dans la masse de "conseils stratégiques" reçus, il sera difficile, à chaud, de trier le bon grain de l'ivraie, comme disait m'sieur l'curé. Le danger, c'est de court-circuiter l'info et de perdre le fil. Tiens, j'aimerais bien savoir ce que John Parisella, qui a longtemps été le "spin doctor" attitré du PLQ, pense de l'èreblackberry...

Citation du jour: «L'élément-clé, ce n'est pas de gagner le débat, mais de faire mieux que les attentes», croit M. Léger (de Léger Marketing, tiré de Cyberpresse). Bref, si on s'attend à rien, ils vont tous les trois gagner le débat et on finira la campagne dans l'allégresse! Yes! Yes! Yes! Ça devait donc être simple dans le temps de Lesage et Johnson père.

1 commentaire:

PatTheBrat a dit...

Pauvre Jean-Marc. Depuis quelques années il a soif de caméras et ça ne lui sert pas toujours.

Très intéressant d'avoir de l'information sur l'envers du décor de notre processus électoral.