mercredi 14 mars 2007

Jour 12

Et maintenant, que vais-je faire, chantait je ne sais plus qui... Maintenant que le débat est passé, quel est le plan de match?

Chaque parti a passé la journée à sonder, tant au plan national qu'au local. Ce soir, ou tôt demain matin, on aura fait le "cross-walk" des résultats et du pointage, afin de déterminer les circonscriptions ou il faut mettre l'accent. A vue de nez, je dirais qu'on devrait beaucoup voir Charest dans la grande région de Montréal, au Saguenay, en Mauricie et en Gaspésie; Dumont dans la région de Québec, la Mauricie, et dans le bas du Fleuve; Boisclair, enfin, devrait concentrer ses efforts lui-aussi dans la grande région de Montréal, et sur les couronnes nord et sud de celles-ci. Les circonscriptions "sûres" seront très peu fréquentées, mais avec une véritable lutte à trois, elles se résument à bien peu de choses maintenant. Finalement, l'Outaouais ne devrait pas s'attendre à être tellement courtisées, sauf pour le PLQ qui devrait être assez habile pour leur donner l'impression qu'elle n'est pas prise pour acquis. Même chose pour la Côte-Nord et la basse Côte, qui devrait demeurer fidèles au PQ. Bref, si le chef est dans votre patelin, intéressez-vous à vos sondages et à vos candidats locaux...

L'autre question est à savoir si l'histoire du viaduc traînera longtemps dans l'actualité. Trop, c'est comme pas assez. Dumont a semé le doute, mais son attitude d'aujourd'hui, à la limite du chien enragé après son nonosse, risque de se retourner contre lui. A mon avis, pas heureux cette histoire de partir après Pierre-Marc Johnson. S'il en est un qui a remarquablement réussi le passage de la politique au privé, c'est bien lui. L'accuser d'être à la solde des libéraux, c'est un peu gros. Charest doit être encore plus "Premier ministre" dans cette histoire et continuer de marteler que si le moindre doute avait été là, les mesures nécessaires auraient été prises. Malheureusement, lui-aussi a une côte de crédibilité à remonter. C'est donc dommage que son ministre des transports ne s'appelle pas Phillipe Couillard... Quant à Boisclair, dans cette histoire, il a trouvé le ton juste. Pas encore assez pour lui assurer le poste de premier ministre, mais le débat d'hier lui a redonné confiance en lui. Espérons seulement que sa gang de belles-mères sera sage d'ici le 26.

Dernier point, grave erreur de jugement de l'entourage de Charest de ne pas avoir respecté l'engagement de rencontrer la fédération québécoise des municipalités. C'est en plein le public cible de Mario Dumont, ça. Et un maire de petite municipalité, c'est pesant.

Franchement, cette campagne s'avère plus intéressante qu'elle ne s'annonçait, vous ne trouvez pas?

Citation du jour: «J'appelle ça la fascination du marteau, a-t-il ironisé. On n'est pas pour ou contre un marteau. C'est un outil, un instrument. On se sert du marteau, oui d'accord, mais l'objectif, ce n'est pas le marteau. On n'est pas des référendistes. On ne cherche pas à réaliser des référendums, on veut faire la souveraineté.» Jacques Parizeau. Référendistes? Promis, ce sera dans l'édition 2009 du Larousse illustré, avec la photo des chefs péquistes.

5 commentaires:

PatTheBrat a dit...

J'ai dû la relire deux fois, n'empêche qu'il a raison M. Parizeau. À force de se concentrer sur le processus démocratique les québécois en ont perdu le sens.

Dumont me fait rire quand il somme le président de la commission d'enquête de ne pas s'impliquer dans la campagne quand c'est lui même qui l'y a plongé.

Edouard a dit...

Que pensez-vous de la campagne de Québec Solidaire et de Verts?

Gorge profonde a dit...

Edouard, j'aurais envie de vous répondre par une boutade: on ne peut pas être contre la vertu et la tarte aux pommes!
Sérieusement, j'aimais bien le mouvement Option citoyenne, et j'espère sincèrement qu'il y a un espace pour une autre "voie/voix" au Québec. Malheureusement, tant que le système électoral n'aura pas changé, et c'est pas demain la veille à mon avis, ils n'auront qu'une place marginale sur l'échiquier politique. Je crois aussi que Québec solidaire, à force de vouloir faire "différent", s'est enlevé de la crédibilité. Non, les Québécois ne sont pas encore prêt à un modèle différent, un parti sans chef, des candidats associés, etc... le discours de "faisons payer les riches", ça fait très années 70, non? Et puis, quel besoin y avait-il de se positionner dans l'axe fédéralisme/souveraineté? Je n'y ai vu qu'une tentative électoraliste d'enlever des votes au PQ, parce qu'une fange importante de l'électorat péquiste est plus de gauche que de centre-gauche. Je crois qu'ils ont raté une occasion de faire le plein de votes de gens qui n'en peuvent plus de cette discussion qui dure depuis 30 ans...
Quant aux verts, leur plus grand problème, c'est que tout le monde joue sur leur terrain. Et au fond, sommes-nous vraiment prêts à faire les sacrifices nécessaires pour être plus "environnementaly friendly"? Ce n'est pas ce que je vois. Mais je leur donne sans conteste la palme d'or pour les pancartes! Elles sont "parlantes".
Enfin, comme l'argent est le nerf de la guerre, et que ces deux formations en sont dépourvus, leur visibilité passe nécessairement par les chefs. Mais ils sont moins sexy, pour les journalistes, que les 3 autres cheufs. Ceci étant dit, c'est mon humble opinion, et je n'oublie jamais que le PQ, à ses débuts, était une toute petite organisation broche à foin, mais pleine de gens de bonne volonté.
Merci de votre visite. Revenez quand vous voulez!

Edouard a dit...

Je ne crois pas que QS a commis une erreur bassement électoraliste sur la question nationale. Malgré le fait que généralement les gens ne semblent pas vouloir de référendum, il me semble que la question nationale est encore importante pour une grande partie de la population.

Ce qui semble se dessiner c'est une remise en question de la polarisation actuelle entre le PQ traditionnel et le fédéralisme encore plus nerfé que celui du temps de Meach. Je crois que dans ce contexte, la position de QS est intéressante. Ne pas remettre aux callendes les solutions aux problèmes sociaux au nom de la question nationale et ne pas liquider la question nationale pour embarquer à pied joint dans le néo-libéralisme.

La lutte à 3 et un gouvernement minoritaire vont peut-être faire apparaître encore plus clairement l'urgence d'une réforme électorale.

Autre question: s'il y a gouvernement minoritaire, allez-vous transformer le titre de votre blogue pour continuer vos analyses, le temps que durent les gouvernements minoritaires.

Gorge profonde a dit...

Edouard, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai pas parlé de considération "bassement" électoraliste. Mais, selon à des sources à l'interne, la considération électoraliste a joué dans ce choix.Ceci étant dit, même si on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps, je m'interroge sur le désir profond des québécois de réellement régler la question nationale. Parce qu'une fois souverain, on ne pourra plus blâmer personne pour nos malheurs.
Quant à votre question, 33 jours est un blogue qui se voulait éphèmère. Et qui va rester éphèmère. Un gouvernement minoritaire, ça peut malgré tout durer longtemps, et j'ai une vraie vie, moi! Mais je prends votre question comme une marque d'appréciation sur mes humbles écrits. Merci!