lundi 26 février 2007

Jour 28

Avant de commencer, quelques petites précisions: ce blogue restera anonyme. Je n'ai aucunement l'intention de devenir célèbre!
J'apprécie vos commentaires, que je publierai quelque soit votre couleur. Cependant, je serai impitoyable pour les insultes. Je flusherai. Je comprends qu'on puisse se laisser emporter par le débat, que ce débat peut être émotif. Mais je n'ai aucunement la prétention de jouer à l'arbitre. Et encore moins de tolérer un vocabulaire insultant. Déjà qu'on endure les politiciens...
Enfin, je serai également impitoyable pour la pub électorale. Vous pouvez défendre vos idées, et je souhaite que ce blogue puisse devenir un lieu de débats intelligents, mais les cassettes pré-enregistrées de nos différents partis politiques seront délestées dans le firmament du cyberespace! Make my day, comme disait l'autre...

On pourrait appeler ce papier "la tournée du chef".

Chaque campagne électorale doit rouler au quart de tour. Il y a des deadlines à respecter, malgré les réseaux d'information en continu. Il faut de belles images. Il faut du militant enthousiaste, de la bénévole efficace. Il faut du président de compagnie heureux de recevoir un chef de parti et très attentif à ses propositions économiques. Il faut des enfants qui ne hurlent pas quand on les arrache de force à leur mère, et des mères presque extatiques qu'un chef de parti ait daigné prendre leur petit. Il faut des journalistes heureux, donc de bons restos et parfois, des bars rigolos.

Ça ne s'organise pas en criant ciseaux. Les grands partis ont chacun leurs experts ès tournées. Sinon, ça dérape. Voyons voir:
De belles images: Gilles Duceppe et son désormais célèbre "petit cassss"(campagne 1997)
Du militant enthousiate: La petite madame mise dans un autobus et qui n'a aucune idée de comment elle s'est retrouvée dans un rassemblement du PLC (campagne 2006)
Du bénévole efficace: tout seul dans un local vide (name it, y'en a toujours un quelque part)
Du président de cie heureux: comment oublier Placide Poulin recevant de mauvaise grâce Jacques Parizeau en 95?
Des enfants qui ne hurlent pas quand le chef les prend: et surtout qui pogne d'aplomb le nez de celui-ci (Stephen Harper, 2006)
Une mère extatique : la maman péquiste du premier engagement électoral de Mario Dumont, qui avait l'air tellement heureuse de voir débarquer tout ce beau monde dans son salon...(campagne 2007)
Et du journaliste heureux... dans du bar rigolo: certains ont gardé une peur bleue et des souvenirs mémorables d'un bar appelé le "Sex temps" au Saguenay lors d'une campagne en 89...

Bref, c'est l'organisateur de la tournée qui doit voir à ce que ces événements malheureux ne viennent pas entacher le "clip du jour". Une tournée du chef ne s'improvise pas. Des gens, qu'on appelle les "advances" vont en éclaireurs quelques jours avant et essaient de prévoir l'imprévisible. De la température à l'humeur du président d'association locale, rien n'est laissé au hasard. Faut visiter l'hôtel, prévoir des sorties de secours et trouver un coiffeur qui pourra refaire une beauté à madame, qui ne peut pas avoir l'air frippé. L'horaire est détaillé au quart d'heure près et même les "impondérables" sont pondérés.

Ce qui a changé, c'est qu'on voit de moins en moins le "chef" aller serrer des mains dans le local du candidat. Or, pour les militants, c'est souvent le seul salaire: une tape sur l'épaule du chef qui reconnaît ainsi l'importance de leur travail. Plus de temps dans les horaires de tournées? Images déjà trop vues et donc pas importantes pour les télédiffuseurs? Dommage. On semble avoir oublié que ce ne sont pas des télécommandes qui votent, mais des êtres humains...

La citation du jour: «On est sur le bord de la baie, qui fait des vagues, j'espère que c'est un tsunami qui décolle d'ici pour recouvrir l'ensemble de la province de Québec de l'Action démocratique», a illustré le candidat. Ce candidat, c'est Robert Emond, président du syndicat des travailleurs d'Abitibi-Consolidated de La Baie (au Saguenay), ancien souverainiste converti.
Robert, deux observations: parler de tsunami dans une région qui a connu une inondation, ça manque un peu de ... délicatesse? Et puis, comme comparaison malheureuse, on fait pas mieux: réparer les dommages causés par un tsunami, ça prend beaucoup de sous et beaucoup de temps...

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Puisqu'on parle de "tournée des chefs" à lire ce matin la chronique d'Yves Boisvert dans La Presse : "Boisclair le Montréalais".

Boisvert pousse ici un questionnement qui me titille depuis l'élection de Boisclair à la tête du PQ : Les électeurs des régions se reconnaîtront-ils assez dans un jeune homme branché montréalocentré et gai de surcroît pour lui accorder leur confiance ?

Anonyme a dit...

Bonjour,

Je trouve votre blogue fort sympatique. J'ai moi aussi participer activement à plusieurs campagnes électorales et c'est la première fois en 7 ans que je me retrouve du côté des gérants d'estrade. J'adore regarder tout ce beau monde s'activer et s'énerver le poil des jambes.

En parlant des visites de chefs dans les locaux électoraux pour rencontrer les militants, pour certains candidats et organisateurs cette visite peut représenter un vrai cauchemar. C'est l'équipe du chef qui décide de tout et les militants locaux n'ont qu'à bien se tenir et à souvre la caravane, ce n'est pas tout le monde qui apprécie. Aussi, lorsque le chef visite ton comté, souvent, ça veut dire que ce comté est en danger, ce qui n'est pas très rassurant pour les candidats.

LA Fouine

Anonyme a dit...

Petit commentaire plus ou moins lié au sujet du jour, suis-je le seul à remarquer à quel point on semble faire un effort intense pour toujours voir André Boisclair entouré de femmes???

Anonyme a dit...

Belle découverte, c'est à nous faire espérer que cette campagne s'éternise!

En complément à votre liste de «dérapages», liste amusante de 10 gaffes de politiciens dans La Presse d'aujourd'hui. Je n'ai malheureusment pas trouvé le lien sur cyberpresse, mais ça fera sourire ceux qui peuvent mettre la main dessus.

Gorge profonde a dit...

@Anne C. Vous avez tout à fait raison. La greffe ne prend pas avec les militants péquistes des régions. Et Boisvert a encore une fois le mot juste pour décrire le phénomène.

@LaFouine anonyme : vous faites bien d'apporter la nuance que j'aurais dû faire moi-même d'ailleurs. Pour avoir été des deux côtés (p'tit boss du national et p'tit boss du local) je sais à quel point l'opération visite au candidat local peut faire suer. J'ai même déjà menacé le national d'envoyer le candidat vedette qu'on tenait à m'expédier faire de la chaloupe à rames au fin fond d'un bois...

@Paddy boy: c'est toujours moins triste que de le voir concentré tout seul prês d'un hublot d'avion vide. Et puis, les journalistes du brokeback express commencent à murmurer...

Gorge profonde a dit...

@epicure: dites, si vous êtes chanceux, y'aura une élection fédérale bientôt...:-)