jeudi 22 février 2007

Jour 32

Ca va être laid. Très laid, qu'ils ont dit à la télé, à la radio et dans les journaux. Sale même. Trois chefs ayant des programmes qui se ressemblent, donc aucune chance de se faire remarquer sur le contenu. Alors on va jouer à qui fait pipi le plus loin.

Hier, après m'être tapé RDI en intraveineuse, j'ai manqué le bulletin de nouvelles de soirée. Bref, après m'être désennuyé à regarder le dedans des autobus de campagne des principaux partis (on fait un concours pour identifier qui, parmi la faune journalistique, mange des croustilles et qui mange santé????), j'ai manqué la salle quasi-vide de l'investiture de Jean Charest. Dire que son candidat, dans Rivière-du-loup, avait 400 militants de plus que lui! Être l'organisateur local de Sherbrooke, je m'empresserais de retrouver mon manuel du parfait organisateur.

Parlant de ce manuel, petit secret: tous les partis en ont un. Même Québec solidaire, je vous gage. Et chaque matin, tous les candidats des principaux partis reçoivent la ligne du jour.Aux sessions de formation média, on apprend aux candidats/candidates à la répéter jusqu'à plus soif. Même si le méchant journaliste vous pose la même question 20 fois, 20 fois vous ressortez la ligne du jour. Comme disait un célèbre politicien, Yvon Picotte: "vaut mieux se taire et passer pour un épais que parler et en faire la preuve"... Ça vous évite de faire un Pierre Arcand de vous-même si vous suivez la ligne du jour. Votre chef et son organisation vous aiment. Vous aurez un brillant avenir...

Avant, la ligne du jour était faxée, tôt après que la revue de presse ait été décortiquée. Maintenant, on doit les transmettre par blackberry. D'ailleurs, plus sérieusement, depuis l'avènement des réseaux d'information en continu et des blackberry, la façon de faire de la politique a drastiquement changé. Le plus difficile, c'est de gérer l'écart entre la manière traditionnelle de faire de la politique (une élection, ça se gagne vote par vote, comté par comté, et c'est la petite madame du comité qui cherche des heures durant les numéros de téléphone de vos électeurs qui fait toute la différence) et ces nouvelles exigences de communication apportées par les nouvelles technologies. Cette fois-ci, il faudra rajouter l'influence des blogs sur la campagne.

Citation du jour: la palme revient à Linda Goupil, candidate du PQ dans Lévis.
"N'oubliez pas qu'à la dernière élection, 23% des citoyens du comté n'ont pas voté. Alors peut-on dire que le résultat réflétait la volonté populaire des gens de Lévis?"
Duh!!!! Même si 2% de la population votait, en démocratie, madame Goupil, suffit d'un vote de plus pour être élu. Sinon, en bas de 100%, il n'y aurait rien de représentatif... Et puis, faut peut-être se questionner sur le fait que près d'un quart de la population n'ait pas envie d'aller voter???

3 commentaires:

Anonyme a dit...

J'ai aussi noté, tout comme Jean Charest qui était interviewé immédiatement après, cette bourde de Linda Goupil. Moi je suis dans le comté adéquiste voisin, Chaudière-Appalaches avec Marc Picard, mais c'Est le comté de Lévis qui m'intéresse vraiment durant cette élection, même si je n'y voterai pas.

Blogue super intéressant.

Anonyme a dit...

Pour votre information la phrase que Yvon Picotte disait en s'adressant à quelqu'un qui venait de dire une bêtise c'est « il aurait été mieux de fermer sa gueule et passer pour un insignifiant que de trop parler et prouver qu'il en est un....».

Comme vous le dites, c'est un seul vote de plus qui suffit pour proclamer un gagnant à une élection peu importe le nombre de voteurs. Parlez-en à Michel Charbonneau (Lib élection 1994) et Pierre A Brouillette (Lib élection 2003) qui ont perdus l'élection de reprise après avoir obtenu le même nombre de votes lors de l'élection générale. Ceux qui sont passés par là pensent seulement au vote, le petit vote, un vote, qui leur a manqué la première fois.

Concernant la ligne du jour, avec les moyens de monitoring des médias , les chaînes d'informations continues, les espions qui suivent les autobus des chefs adverses et les technologies d l'information, le me demande si la ligne du jour n'est pas devenue la ligne de l'heure. Rappelez-vous un certain débat et Jacques Parizeau à Shawinigan...

Pedro

Gorge profonde a dit...

@Pedro: eh! bien... M'sieur Picotte aura l'insigne honneur d'être le premier "mal cité" de ce blog! Et vous avez raison: la technologie a presque remplacé l'argent comme nerf de la guerre pour les campagnes. Dites, vous vous souvenez de l'époque ou on faisait de la politique sans blackberry? Moi si, et ça ne me rajeuni pas!